Mondo 10/07/2008

Filière Oléicole de la Région de Meknès: enjeux et perspectives de développement


Noureddine Ouazzani

L’olivier, de par ses produits et leurs utilisations séculaires ainsi que ses fonctions multiples de lutte contre l’érosion, de valorisation des terres agricoles et de fixation des populations dans les zones de montagne, constitue la principale spéculation fruitière cultivée au Maroc avec environ 590.000 Ha, soit près de 58 % du verger arboricole national. Il s’étend sur tout le territoire national, exception faite de la bande côtière Atlantique, en raison de ses capacités d’adaptation à tous les étages bioclimatiques, allant des zones de montagne (1.200 mm) aux zones arides et sahariennes (moins de 200 mm).

Ce secteur, qui intéresse plus de 400.000 exploitations agricoles, contribue dans une forte proportion à la formation du revenu d’une large frange d’agriculteurs démunis et assure, à travers ses produits huile et olive, un rôle déterminant dans l’alimentation des populations rurales. Il contribue à hauteur de 5% dans la formation du PIB Agricole. Par ailleurs, les productions oléicoles contribuent activement à l’équilibre de la balance commerciale, sachant que le Maroc est le 2ème exportateur mondial des olives de table, après l’Espagne, avec une moyenne annuelle de près de 60.000 T.

Malgré l’importance de ces éléments, la production nationale moyenne (50.000 tonnes d’huiles d’olive et 60.000 tonnes d’olive de table) ne reflète pas les potentialités oléicoles de diverses zones agricoles marocaines. La production actuelle d’huile d’olive n’arrive à combler que 16% du déficit en matière d’huile végétale alimentaire en huile. Signalons que la consommation de l’huile d’olive au Maroc par habitant est aussi très modeste, inférieur 1 Kg/habitant. Au Maroc, la production d’huile d’olive est destinée au marché intérieur et international. En année de forte production, les exportations peuvent porter sur une partie relativement importante de celle-ci. Citons à titre d’exemple qu’en 2003-2004, les exportations marocains en huile d’olive ont atteint environ 30.000 tonnes. Cette quantité est appelée à augmenter dans l’avenir grâce aux accords de libres échanges signés dernièrement par le Royaume du Maroc.

Il y a lieu de signaler que le Maroc importe annuellement environ 330.000 tonnes d’huile végétal alimentaire pour une valeur d’environ 2 milliards de Dirhams. Certaines années, le Maroc est amené également à importer l’huile d’olive pour les besoins nationaux, voire des olives pour les conserveries d’où l’intérêt qui est accordé au développement du secteur oléicole marocain (subvention, appui de l’état etc..).

Au cours de ces dernières années, on assiste à un dynamisme important autours de la filière oléicole marocaine, par l’extension des superficies oléicoles et la modernisation du secteur de transformation. Dans certaines régions, comme le cas de la région de Meknès-Tafilalet (Capitale ancestrale de l’Olivier au Maroc), on a enregistré au cours de ces dernières années un développement important et une modernisation des installations industriels.

Actuellement la capacité de trituration est évaluée à 5000 tonnes par jour avec les dernières innovations technologique de trituration de l’huile d’olive. Ainsi, on a assiste à une nette amélioration de la qualité de l’huile d’olive produite au Maroc. Cependant, la superficie actuelle de la Région de Meknès ne dépasse pas 20.500 ha, soit environ 4% de la superficie oléicole nationale, avec une production annuelle estimée à 25.000 tonnes d’olives. Ainsi, le problème se pose en terme de manque production de matière première à triturer qui passe actuellement par divers programmes de développement pour la valorisation de l’existant et le développement d’une nouvelle oléiculture sur des nouvelles bases techniques pour le marché national et international qui présente des opportunités forts intéressantes pour le Maroc.

Signalons que la région de Meknès, berceau de l’Olivier au Maroc, présente tous les atouts pour faire de ses activités oléicoles un secteur dynamique de développement économique et social et de promotion des exportations. En effet, la Région Meknès-Tafilalet dispose de terres propices à la culture de l’Olivier, de traditions oléicoles ancestrales et d’un climat favorable lui conférant un avantage compétitif indéniable pour la production d’huile d’olive de qualité avec appellation d’origine contrôlée afin de répondre aux normes actuelles de production d’huile d’olive au niveau international. C’est l’un des défis actuels de l’oléiculture marocaine.

Ces données traduisent bien les opportunités intéressantes de développement de la filière oléicole marocaine pour la production de l’huile d’olive de qualité pour le marché local et/ou international d’autant plus ces opportunités sont favorisées par les accords de libres échanges signés dernièrement par le Maroc avec les Etats Unis.

di Noureddine Ouazzani